L’ostéopathie dans le cadre de la prise en charge de la femme enceinte, explications

1) Quand consulter ?

La grossesse entraîne de profonds changements posturaux, hormonaux et mécaniques. Ces adaptations, bien que naturelles, sollicitent fortement le corps de la future mère.
Il est possible de consulter à tout moment de la grossesse, du premier trimestre jusqu’aux dernières semaines, dès lors qu’une gêne apparaît ou simplement dans une démarche préventive.

Au début de grossesse, l’ostéopathie peut aider le corps à s’adapter aux premières modifications : fatigue, tensions pelviennes, troubles digestifs, douleurs thoraciques liées à l’augmentation du volume respiratoire.

Au deuxième trimestre, l’évolution de la posture et l’avancée du ventre peuvent créer des déséquilibres mécaniques (lombalgies, sciatiques, inconfort costal).

Au troisième trimestre, lorsque le bébé prend davantage de place et que les contraintes ligamentaires et musculaires s’accentuent, l’ostéopathie peut accompagner la mère pour conserver un maximum de confort jusqu’à l’accouchement.

La consultation peut être préventive, afin d’optimiser les adaptations du corps, ou curative, pour soulager une douleur précise.

2) Principaux motifs de consultation

Les motifs les plus courants durant la grossesse sont liés aux modifications posturales, hormonales et circulatoires. Parmi eux :

• Lombalgies et douleurs sacro-iliaques, très fréquentes lorsque le centre de gravité avance.
• Sciatiques ou cruralgies, dues à la modification des courbures lombaires et au travail accru des muscles stabilisateurs.
• Douleurs pelviennes, pesanteurs du bas ventre, inconfort ligamentaire.
• Reflux, troubles digestifs, nausées, résultant de la pression exercée sur l’estomac et les organes abdominaux.
• Douleurs costales et thoraciques, notamment lorsque la cage thoracique s’adapte à la croissance de l’utérus.
• Troubles circulatoires : jambes lourdes, sensations de congestion.
• Troubles du sommeil, liés à l’inconfort postural ou aux tensions musculaires.
• Préparation corporelle à l’accouchement, certains accompagnements ostéopathiques favorisant la mobilité du bassin et un meilleur confort général avant le terme.

3) Comment se déroule la séance lorsqu’on est enceinte ?

La séance suit les mêmes grandes étapes qu’une consultation classique, tout en étant adaptée à la physiologie de la grossesse.

Après un entretien détaillé sur le motif de consultation, les antécédents et le déroulement de la grossesse, l’ostéopathe effectue des tests orthopédiques et ostéopathiques pour comprendre l’origine des tensions.

Le traitement s’effectue ensuite à l’aide de techniques douces, non douloureuses et toujours adaptées : techniques tissulaires, myofasciales, articulaires sans contraintes, travail sur la mobilité du bassin, du diaphragme, du thorax et du système circulatoire.

La future maman est installée de manière confortable, souvent en décubitus latéral (sur le côté), assise ou en position adaptée pour éviter toute compression.

La séance se conclut par des conseils personnalisés : postures de relaxation, exercices doux, gestes à éviter, hygiène de vie, afin de prolonger les bénéfices du traitement et d’accompagner le confort quotidien de la grossesse.

4) Les contre-indications

L’ostéopathie est sans danger lorsqu’elle est pratiquée par un professionnel formé, mais certaines situations nécessitent une vigilance particulière.

Les contre-indications absolues concernent essentiellement les situations obstétricales à risque : grossesse extra-utérine, menace d’accouchement prématuré avérée, métrorragies importantes, pré-éclampsie, infections sévères, ou tout trouble nécessitant un suivi médical rapproché.
De manière générale, lorsqu’un symptôme inhabituel apparaît (saignements, douleurs aiguës soudaines, perte de liquide, fièvre), l’ostéopathe oriente immédiatement vers le médecin ou la maternité.

En dehors de ces cas spécifiques, l’ostéopathie reste une pratique sécuritaire, douce et bénéfique pour accompagner la future maman tout au long de sa grossesse.